Accéder aux études d’architecture c’est accéder à une pluralité de disciplines, de domaines, c’est accéder à une ouverture d’esprit et un regard plus ou moins critique sur le monde. C’est aussi se rendre compte d’une certaine réalité extérieure…
Se rendre compte d’une réalité écologique
Se rendre compte d’une réalité sociale
Se rendre compte d’une réalité collective
Un véritable défi pour créer le monde de demain, un monde de paix, de joie et de couleurs.
Et pour créer ce monde, divers choix sont possibles, résumé ici par deux grands axes importants, selon notre point de vue, aller à l’essentiel en prenant en compte les besoins des usagers pour construire mieux, ou, aller à la source en sensibilisant les enfants au monde d’aujourd’hui et celui de demain. Toutes questions actuelles confondues.
Cette deuxième grande idée n’est pas chose commune lorsque l’on est étudiant et que l’on rêve de travailler en agence et de changer le monde par le dessin, la concertation et la construction. Cependant, l’un n’empêche pas l’autre et l’un sert même l’autre (et réciproquement). Cela devient une expérience enrichissante que de déambuler d’école en école, de parler d’architecture, d’usages et de quotidien et d’échanger avec les plus jeunes. Il est même possible d’y trouver un intérêt psychologique permettant de s’évader des études et d’apprendre, en même temps, à vulgariser un langage somme toute élitiste. Le cadre scolaire permettant un beau lien entre projet et médiation.

Continuer dans cette voie c’est avoir l’envie de changer le monde en s’adressant au jeune public, un public rempli d’espoir, d’idées et un fort appétit pour le bonheur. Un public qui sait se questionner, questionner l’environnement extérieur, questionner certains principes actuels. Un public des possibles. C’est aussi sensibiliser ce public à de grands enjeux comme l’importance de l’écologie (nature en ville, biodiversité, réemploi…), l’importance du collectif ou encore l’importance du bien-être (le sien comme celui des autres).
La médiation architecturale est importante en ce sens où, en éveillant le jeune public à son cadre de vie, à l’architecture, à son environnement bâti et naturel, elle aborde plusieurs thèmes et échelles. Le territoire, la ville, les espaces publics ou privés confrontent les enfants aux cadres qui les entourent. Ils acquièrent des clés de compréhension et peuvent ensuite interagir avec leur environnement. En résumé, l’architecture, l’urbanisme et le paysage sont trois notions essentielles à cette compréhension afin d’appréhender son espace et le bien-vivre, chez soi, à l’extérieur et avec les autres. Ajoutons à ces trois clefs, une quatrième, importante et fédératrice, l’art, sous toutes ses formes, pouvant aisément se connecter à l’architecture et permettant à l’enfant de s’ouvrir, de manipuler et d’assimiler des références très diverses. Cela pour lui donner plus de liberté dans sa façon d’être, de créer, de s’interroger tout en l’orientant vers une pensée positive pour lui et pour autrui. De ce fait les moments de médiation culturelle et architecturale se doivent d’être conciliants, bienveillants, compréhensifs, généreux et complaisants.

Concevoir et animer des ateliers, jeux, et tout autre contenu pédagogique déclenchent la rencontre et l’intérêt avec le jeune public, les institutions et écoles partenaires et la population de façon plus générale. Si nous apportons des connaissances, nous nous nourrissons également du vécu, du regard que portent les plus jeunes sur l’architecture et l’urbain. Chaque action nous aide à affiner notre regard, à adapter notre discours à leurs repères. Les échanges permettent également de mieux comprendre notre discipline et de faire évoluer notre pratique d’une manière collective où les bâtiments seront pensés pour créer du lien, de la rencontre et accéder à un mieux-vivre tous ensemble, un bien-être commun s’appuyant sur les évolutions sociales et sociétales.
En d’autres termes, en médiation, le but n’est pas de vouloir de chaque enfant qu’il devienne un grand architecte désireux de changer le monde à sa manière mais plutôt de l’éveiller, de l’ouvrir à son environnement et de le comprendre. Ainsi, ensemble ils pourront réfléchir et agir pour le monde de demain.
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